La grossesse est un moment de bonheur et d’attente pour de nombreuses femmes. Mais parfois, elle s’accompagne de désagréments qui peuvent gâcher cette période. Parmi eux, les nausées et les vomissements sont très fréquents, surtout au début de la grossesse. Ils sont généralement bénins et disparaissent au bout de quelques semaines. Mais dans certains cas, ils deviennent si intenses et persistants qu’ils empêchent la femme enceinte de se nourrir et de s’hydrater correctement. On parle alors d’hyperémèse gravidique, une complication rare mais potentiellement dangereuse pour la maman et le bébé. Quelles sont les causes, les symptômes et les traitements de cette pathologie ?
Qu’est-ce que l’hyperémèse gravidique ?
L’hyperémèse gravidique, ou hyperemesis gravidarum, est une complication rare de la grossesse qui se manifeste par des nausées permanentes et des vomissements incontrôlables. Elle entraîne une déshydratation, une perte de poids et une cétose, c’est-à-dire une accumulation de corps cétoniques dans le sang. Elle peut survenir à tout moment de la grossesse, mais elle est plus fréquente au premier trimestre.
Quelles sont les causes ou les facteurs de risque de cette pathologie ?
Les causes exactes de l’hyperémèse gravidique ne sont pas connues, mais elle serait liée à la sécrétion massive d’hormone de grossesse (HCG) par le placenta. Certains facteurs de risque ont été identifiés, tels que :
- Une grossesse multiple;
- Une môle hydatiforme, une anomalie du placenta;
- Des antécédents personnels ou familiaux d’hyperémèse gravidique;
- Une prédisposition génétique;
- Un trouble psychologique ou émotionnel.
Quels sont les symptômes de cette maladie ?
L’hyperémèse gravidique se caractérise par :
- Des nausées constantes et des vomissements répétés (plus de 5 fois par jour) qui empêchent de garder les aliments et les liquides;
- Une déshydratation qui se traduit par une soif intense, une sécheresse de la bouche, une diminution des urines et une fatigue;
- Une perte de poids supérieure ou égale à 5% du poids habituel de la future maman;
- Une faiblesse générale qui limite les activités quotidiennes;
- Une cétose qui se manifeste par une haleine fruitée, des nausées et des maux de tête.
Comment diagnostique-t-on cette maladie ?
Lorsqu’une hyperémèse gravidique est suspectée, il faut consulter un médecin qui va réaliser un examen clinique et des analyses biologiques. Il va notamment mesurer :
- Les corps cétoniques urinaires, qui témoignent d’une cétose;
- La TSH, qui permet d’évaluer la fonction thyroïdienne;
- L’ionogramme sanguin, qui renseigne sur l’équilibre hydro-électrolytique;
- Les ASAT et les ALAT, qui reflètent l’état du foie;
- L’urée et la créatinine sérique, qui indiquent le fonctionnement rénal;
- Le magnésium et le phosphore, qui sont impliqués dans le métabolisme énergétique.
Une échographie obstétricale doit aussi être pratiquée pour vérifier le nombre et la vitalité des fœtus, ainsi que pour exclure une môle hydatiforme.
Comment traite-t-on cette maladie ?
Le traitement de l’hyperémèse gravidique vise à soulager les symptômes, à corriger les déséquilibres biologiques et à assurer le bien-être de la maman et du bébé. Il peut nécessiter une hospitalisation dans les cas les plus sévères. Il repose sur :
- Une réhydratation par voie intraveineuse avec des solutions salines ou glucosées pour compenser les pertes hydriques et électrolytiques;
- Un traitement antiémétique par voie orale ou injectable pour diminuer les nausées et les vomissements;
- Une supplémentation en vitamines, notamment en vitamine B6 et B12, pour prévenir les carences;
- Une alimentation adaptée, fractionnée en petits repas légers et faciles à digérer, en privilégiant les aliments riches en glucides et pauvres en graisses;
- Un repos suffisant et un soutien psychologique pour réduire le stress et l’anxiété.
L’hyperémèse gravidique est une pathologie qui touche environ 1% des femmes enceintes. Elle se manifeste par des nausées permanentes et des vomissements incontrôlables qui entraînent une déshydratation, une perte de poids et une cétose. Elle peut avoir des conséquences graves sur la santé de la maman et du bébé, comme une prématurité, un retard de croissance intra-utérin ou une dépression. Il est donc important de consulter un médecin dès l’apparition des premiers signes et de suivre un traitement adapté. Avec une réhydratation, un traitement antiémétique, une supplémentation en vitamines et un soutien psychologique, il est possible de soulager les symptômes et de vivre une grossesse sereine. L’hyperémèse gravidique n’est pas une fatalité, mais une épreuve à surmonter avec l’aide des professionnels de santé et du partenaire.